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Le blog de G.
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26 juillet 2010

Aujourd’hui, dimanche, j’ai entendu et écouté la

Aujourd’hui, dimanche, j’ai entendu et écouté la parole du Seigneur. Cette démarche personnelle m’a étonné : l’appel des cloches m’a entrainé jusqu’à la cathédrale où j’ai assisté à l’office. Je pense que c’est la première fois que je prends l’initiative de me rendre à un office.

Cela faisait quelques mois que le son des cloches me parvenait aux oreilles et depuis ce temps je me suis déjà posé la question d’assister à un office mais aujourd’hui, le jour non travaillé, le soleil et la douceur ont été déclencheurs. La douce mélodie des cloches qui m’a rappelé tant de souvenirs lointains m’a poussé au-delà des portes de la cathédrale que j’avais jamais tenté de franchir. Je pense que ma démarche se retrouve dans une certaine nostalgie dominicale avec la messe comme impératif matinal et source de conflits chroniques avec l’autorité parentale. Autant dire que je n’en garde pas un bon souvenir de cette habitude. Sur le chemin de la cathédrale, de nombreuses pensées se bousculent : à quoi bon ?! Ne serais-tu pas mieux à siroter une bière en terrasse, à bouquiner qu’à aller passer une heure dans une cathédrale ? Mais aujourd’hui, j’y étais, je suis rentré, j’y suis resté. La moyenne d’âge élevée de l’assistance a été un choc en rentrant : l’Eglise n’attire plus grand monde et son renouvellement semble compromis… Cela me change des messes à la paroisse de mes parents dans lesquelles je pouvais retrouver tous mes camarades d’école. Je me sens seul. Je m’assieds dans un endroit isolé pour mieux méditer car j’ai envie de souffler et me changer les idées. Une paroissienne s’avance vers mi et me propose de lire une lecture : je ne peux pas refuser, cela ne se fait pas, c’est si gentiment demandé et cela éblouira mon dimanche. Je vais donc lire le texte pour mieux le réciter ensuite. Je retourne m’asseoir dans les premiers rangs, maintenant je fais partie de la paroisse, moi ! Plus besoin de me cacher, tout le monde pourra me mater pendant ma lecture.

La messe commence, je ne me rappelle pas tous les rituels notamment la prière de pénitence : il me semble l’office plus traditionnel ; je finis chaque phrase du bout des lèvres. Drôle de sensation d’un enfant surpris à ne pas avoir appris sa récitation, plus grave encore sa prière. Les chants s’élèvent dans la cathédrale, superbement portés par un quartet de religieux il me semble. L’acoustique du lieu donne aux chants et à l’orgue une dimension supplémentaire. Je me sens transporté hors du temps, pas si loin de mes souvenirs d’enfant. Vient mon tour de lecture, tout se passe bien, l’assistance est concentrée, je suis concentré et attaché à bien lire comme on m’a appris quand je servais la messe : je jette plusieurs regards à l’assistance pour faire vivre le texte. Mission accomplie, la messe se poursuit avec l’évangile et le sermon du prêtre. Temps de prière qui me semble toujours aussi décalé et avec lequel j’ai toujours autant de mal. Le sermon représente la clé de voûte d’un office : c’est le seul élément différenciant des offices avec les lectures et il me semble tellement important qu’il dérive toujours autant.  Je ne pense pas avoir suivi l’intégralité d’une homélie, tellement celles-ci se perdent souvent en banalités ou deviennent trop longues. Je continue donc à suivre la messe, toujours entrainé par les chants. La communion et le chant à Marie pour conclure l’office. Encore un chant magnifiquement chanté.

Je sors de la cathédrale satisfait, d’avoir passé un bon moment. J’étais venu me recueillir, j’y ai plus passé un agréable moment qui m’a replongé dans mes souvenirs d’enfance. Instants nostalgiques dans lesquels on se sent transporté par les chants. Mais cette heure passée dans la cathédrale n’a pas été un moment de prière. Mon intention était de prier mais le son des cloches a réveillé une de mes pages intérieures. J’y ai passé un agréable moment. Je reste circonspect sur ma foi. La religion représente pour moi une base à intégrer dans son éducation par des principes remarquables qu’elle propose mais de là à la pratiquer tous les jours… Je ne me reconnais pas dans cette Eglise, dans cette foi de charbonnier que certains connaissent. J’admire ces personnes, la foi chevillée au corps, qui ne doutent pas ; moi je doute, j’ai toujours douté, je n’ai jamais été convaincu. Je n’arrive pas à comprendre l’engagement de ces personnes qui y croient et qui s’y consacrent. Pour moi la vocation reste un grand mystère : je la conçois pour tous les métiers mais pour le ministère de la parole, il me semble qu’on entre dans un domaine tellement flou.

Ce que je ressens aujourd’hui, c’est la sensation d’une activité banale que peut être la religion. Elle peut s’approcher d’un spectacle si les offices sont bien organisés : j’ai des difficultés à y trouver une spiritualité dans des séquences qui perdent de leur valeur à force d’être répétées chaque dimanche. La messe un spectacle, je le pense, elle abrutit ceux qui y assistent régulièrement. Plus aucun recul n’est pris par ces personnes. La parole a une valeur, chaque mot a une valeur : il faut convenir de les appliquer avec parcimonie et de savoir les manier. Je me tente à aller plus loin en affirmant que la messe n’est finalement que la réunion d’individus isolés qui ont la même éducation, les mêmes valeurs et habitudes. Chacun a certainement sa propre spiritualité mais elle n’est certainement pas mise en avant le dimanche.

Voilà je reste encore dubitatif sur la messe, quinze ans après… Je ne remets pas en cause une religion en générale mais plus sa manière de vivre et quelques principes.

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