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Ecrire, toujours la même rengaine ; un an après je relis un texte sur un épisode qui m’avait marqué et que j’avais su retranscrire en de simples et touchants termes. J’en suis aujourd’hui touché et je me remets à la tâche devant le bonheur de se relire et de se dire que de tels efforts sont importants et en quelques sortes valorisant. J’avais passé une belle journée et plus particulièrement deux heures qui m’avaient replongé dans mon enfance, je commençais à prendre le recul sur celle-ci. Aujourd’hui, je peux le dire, celle-ci est révolue, je suis entré dans une autre période de ma vie où les doutes et le questionnement ont moins leur place. Je suis entraîné dans une folle dynamique, je participe à des projets, cheville ouvrière de leur réalisation et de leur succès, le recul peut paraître plus difficile mais l’expérience et la maturité permettent de relativiser sur la portée de ses actes, de son existence. Non, je ne serai pas un golden boy malgré mes lectures assidus de magazines économiques et business. Mais je sais toujours rêver et espérer à vouloir vivre des moments forts ; je pense que je ne saurai jamais me fixer dans un schéma établi, cherchant toujours à vouloir connaître et surtout vivre des expériences diverses et variées. Je ne me fixerai aucune barrière dans ma progression allant vers des challenges qui me tentent, qui me donnent envie. Tant que je peux survivre dans ce contexte, je m’en contenterai. Certains parlent de maturité quand le relativisme entre en jeu ; dans le monde humanitaire, on parle d’un sentiment blasé aux événements de la vie. Tous ces événements n’ont plus qu’une portée relative en ayant vécu des situations totalement différentes qui sortent de l’imagination d’un individu normal. Je ne dirai pas que les événements en Norvège ne m’impressionnent pas mais j’ai cette distance et ce recul qui m’attardent sur le comportement humain. De tous temps, de nombreux actes horribles ont été commis, on y trouve des explications historiques, culturelles ou encore ethniques mais au fond l’explication à trouver est au niveau de l’individu. Pourquoi ? Comment cela est-il possible ? Essayer de comprendre est de se mettre au niveau de l’individu qui a commis ces actes et se poser la question de son passage à l’acte. Des circonstances atténuantes sont toujours là pour tenter d’expliquer mais au fond il reste la décision de l’individu de passer à l’acte, de presser la détente. La banalité du mal est un terme qui est pour moi une explication trop simple et facile, qui vient excuser des actes inqualifiables. Elle permet d’évacuer la réflexion à engager sur la folie humaine. Il s’agit de folie, ne pas chercher d’autres explications. Comment cela est possible ? Tous les jours, des attentats, tous les jours, des meurtres mais il s’agit de vies humaines, de multiples histoires personnelles. La photo de une de lefigaro.fr était celle d’un jeune garçon norvégien, de 5 années sûrement : cette photo m’a marqué. Toute l’innocence de cette tête blonde se retrouve confrontée à la sauvagerie. Celui-ci ne doit pas comprendre beaucoup de la situation, il ne peut pas comprendre. Comment cela est-ce possible ? Pourquoi quelqu’un s’arroge le droit de décider de la vie pour d’obscures raisons. Cette innocence de pensée, cet état brut de pensée ne doit pas être oublié, il doit rester la base de notre réflexion pour ne pas s’égarer dans notre relativisme. Non, la vie est personnelle, elle ne doit pas dépendre d’éléments extérieurs.